Ciel et Espace, décembre 2001
22 octobre 2001, 19h00, Europe1.
Le carillon vient de sonner. « Il aimait les étoiles… ». Je devine instantanément la terrible nouvelle : effectivement, « Albert Ducrocq… ».
Dans les minutes qui suivent, une idée s’impose à moi : créer un Prix Albert Ducrocq pour perpétuer la mémoire du plus grand vulgarisateur spatial et scientifique de tous les temps – j’ai présenté un papier sur le sujet à Nancy en septembre 2012 lors des Journées Hubert Curien, avec qui il était ami : Hubert Curien et le Prix Albert Ducrocq (réf. 5.9.1912).
Passionné depuis l’âge de 12 ans par la conquête de l’espace avec les premières sondes Luna, j’avais dévoré son livre « La Route du Cosmos », et surtout l’annexe alors ardue pour moi des calculs des deux premières vitesses cosmiques, en annexe. Fulminant de longue date contre les erreurs des media – sauf Europe 1 –, j’avais ainsi été impressionné par une brillante et exacte conférence d’un certain jeune du Cosmos Club de France (C2F), dont j’étais membre : Alain Souchier…
Je n’avais pas hésité à aller en stop de Metz à Strasbourg pour écouter Albert, qui déclencha un tonnerre d’applaudissements lorsque dans son traditionnel et magnifique élan lyrique, à l’époque de « l’astronautique, argent jeté par les fenêtres », il s’exclama « donc il faudrait faire des investissements d’avenir, améliorer les charrues ! ».
Bien que ne participant jamais à ce type de concours, j’avais fait une exception en pleine apogée de la course à la Lune, vu le thème spatial adopté par une revue, en proposant la mise en orbite de satellites sélénostationnaires pour les communications globales des futurs lunautes. Cela me valut son livre « L’Homme sur la Lune » de 1969, avec une précieuse dédicace.
Merci Albert pour ces merveilleuses années.
Philippe Jung
International Academy of Astronautics