Lettre à M. Albert Ducrocq
San Jose, le 6 juillet 2021
Cher Monsieur Ducrocq,
J’aurais aimé vous écrire depuis la planète Mars mais, malheureusement, je n’ai pas encore réussi à la gagner. Sans vous à nos côtes, la tâche se révèle remarquablement difficile.
Nous fêtons cette année le centenaire de votre naissance, et je suis vraiment heureux qu’autant de vos disciples et amis ont spontanément voulu vous honorer. Nous n’oublierons jamais, et admirons toujours, la personne que vous étiez, la vie extraordinaire que vous avez vécue, l’œuvre monumentale que vous avez laissée, vos discours retentissants, et le souvenir éternel de votre gentillesse, de votre générosité et de votre optimisme pour notre avenir à tous.
Je ne sais vraiment pas où commencer pour vous exprimer ma reconnaissance. Sachez que vous avez été l’une des personnes les plus importantes de ma vie. Votre érudition, votre puissance de travail, votre enthousiasme, m’ont tant ouvert l’esprit. Vos bons conseils continuent également de me guider tous les jours.
Je me souviens en particulier de vous avoir un jour posé la question suivante (à la fermette Marbeuf) : « Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait aller sur Mars ? »
Vous m’aviez répondu : « Il faut être le meilleur. Il faut devenir le choix logique. »
J’ai manifestement échoué, misérablement, dans ma quête de devenir le choix logique. Mais votre réponse a malgré tout façonné ma vie, et je vous en serai à jamais reconnaissant. Depuis le jour de votre réponse, je m’efforce de faire de mon mieux, et j’ai aussi partagé votre conseil avec nombre d’étudiants, collègues et amis. Tous vous en sont aussi reconnaissants.
Je voulais aussi vous dire comment j’ai apprécié tous vos écrits et vous compte parmi les plus grands penseurs de notre temps. A quelques exceptions près, j’ai maintenant la collection complète de tous vos ouvrages, et j’ai dû lire chacun de vos livres au moins trois fois. Ma phrase favorite, je la trouve dans votre Roman des Hommes. A propos de l’Univers, vous écrivez : « Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » Votre question simple et succincte dit tout.
Merci encore d’avoir ouvert autant de portes pour les jeunes, et d’avoir aidé autant d’entre nous à réaliser nos rêves, ou du moins à les toucher.
Votre disciple,
Pascal Lee