Au-dessus du mont Yōtei
Thomas Pesquet nous offre une nouvelle vue prise depuis l’ISS, en postant sur les réseaux sociaux ce cliché avec le commentaire suivant : “Très facile de repérer depuis l’espace l’auréole enneigée de ce cousin du Mont Fuji sur l’île d’Hokkaido, au nord du Japon, alors que le printemps s’étend lentement mais sûrement aux alentours ”.
L’image a été prise le 03 mai à 22h54, à l’aide d’un Nikon D5 muni d’un objectif de 1200 mm ouvert à 8. Le Nord se situe vers 11 heures.
Nous sommes au-dessus du mont Yōtei, dans le parc national de Shikotsu-Toya, dans la partie Sud-Ouest de l’île d’Hokkaido au Japon. Le mont Yōtei culmine à 1898 m d’altitude ; c’est un stratovolcan isolé et toujours en activité. De par sa géomorphologie, il rappelle son célèbre cousin le mont Fuji, qui culmine à 3776 m d’altitude et qui se situe sur la côte Sud de l’île principale du Japon (l’île de Honshu), à 100 km au Sud-Ouest de Tokyo.
La dernière éruption du mont Yōtei daterait de 1050 avant notre ère, depuis le flanc Nord-Ouest, vers le lac Hangetsu. L’éruption précédente remonte à environ 3550 avant notre ère. Sa forme parfaitement conique est typique des stratovolcans et le rend particulièrement visible depuis les plaines environnantes qu’il domine fièrement.
Sur le cliché de Thomas Pesquet, les neiges hivernales s’attardent à mesure que le printemps s’annonce, et il est notable de constater que quelques nuages sont stoppés dans leur progression par ce haut relief, véritable barrière naturelle produisant un effet de foehn. On ne le perçoit pas sur le cliché un peu sombre du fait de l’heure tardive de la prise de vue, mais les pentes du volcan sont recouvertes d’une belle forêt primaire jusqu’à 1500 m d’altitude et la “limite de l’arbre”, puis laissent place à l’étage alpin, au domaine minéral et aux neiges de moins en moins éternelles qui comblent en partie l’immense caldeira sommitale dont le diamètre mesure environ 750 m. Quant aux plaines alentours, très fertiles, elles sont abondamment cultivées.
Gilles Dawidowicz, président de la Commission de Planétologie
Crédits : ESA/NASA–T. Pesquet
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