PORTAIL CAMILLE FLAMMARION
Aérostation
Voyages en ballon
Entre 1867 et 1880, Camille Flammarion n’effectua pas moins de douze voyages en ballon dont il rendit compte pour ses lecteurs, notamment dans le journal Le Siècle. Ces ascensions visaient à démontrer l’utilité scientifique de l’aérostation, en particulier pour la météorologie qui n’en était alors qu’à ses balbutiements. C’est du moins ce que Flammarion prétendit dans les Voyages aériens (1870), puis dans Mes voyages aériens (1883) et Voyages en ballon (1889). Mais ses Mémoires, parus en 1911, rendent mieux compte des motivations profondes que trahissent toutes les pages de ses récits d’ascensions : le « véhémen[t] […] désir de [s]’élever en ballon dans les airs1 », et de profiter du merveilleux « panorama » qui s’étale sous les yeux de l’aéronaute2. Étant né un 26 février, 98 ans après la naissance d’Etienne Montgolfier, Flammarion se considérait comme prédestiné à développer une passion pour les voyages aériens3.
De fait, c’est son enthousiasme et sa ténacité qui lui permettront d’obtenir, de haute lutte, l’autorisation d’emprunter le ballon de l’Empereur en 1867. Le maréchal Vaillant, alors ministre, finit par se laisser convaincre que rien n’empêchera le jeune Camille de tenter l’aventure. Le 30 mai, jour de l’ascension, le voilà embarqué à bord de l’Impérial pour son premier vol aux côtés d’Eugène Godard, aéronaute. Les voyages s’enchaînent ensuite (neuf ascensions en moins d’un an !), puis s’espacent, mais jusqu’à la fin de sa vie, Camille et son épouse seront liés à l’aventure aérostatique. Le couple est rendu célèbre par la onzième ascension de l’astronome, pour leur voyage de noce, de Paris à Spa. Longtemps, les journaux les citeront en exemple au titre des curiosités, ou pour témoigner d’exploits réalisés par des femmes.
Les cartes ci-jointes représentent les trajets que Camille Flammarion estime avoir parcouru durant ces douze voyages, en repérant « tel fort, tel clocher, telle route, tel point facile à constater4 ». La première relation de ses ascensions dans l’édition collective illustrée des Voyages aériens comprenait elle aussi une série de gravures cartographiques qui représentaient ses trajets. Or, contrairement aux récits de Flammarion, ces images tendaient à lisser les errances, les retours en arrière ou les virages impromptus subis par le ballon, porté par les seuls courants aériens. Les itinéraires ici présentés sont plus fidèles à l’énigme de la direction des nacelles, qui, dans les années 1860, n’est pas encore résolue.
E. Courant
1. C. Flammarion, Mémoires biographiques et philosophiques d’un astronome, Paris, E. Flammarion, 1911, p. 369.
2. J. Glaisher, C. Flammarion, W. de Fonvieille et al., Voyages Aériens, Paris, Hachette, 1870, p. 158.
3. C. Flammarion, Mémoires […], op. cit., p. 7.
4. C. Flammarion, Voyages en ballon, Paris, E. Flammarion, 1889, p. 134.
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