L’île Akimiski
Thomas Pesquet nous offre une nouvelle vue de la Terre prise depuis l’un des hublots du Crew Dragon-1, en postant sur les réseaux sociaux ce cliché avec le commentaire suivant : “ C’est rare et j’ai la chance d’en faire partie : nous sommes actuellement 11 dans la Station. L’ISS ne comporte que 6 chambres (bientôt 7 ) et en attendant vendredi, l’équipe sur le départ « campe ». D’ici là, les modules sont très peuplés, on se croirait dans le métro à l’heure de pointe. Laissez moi vous présenter en particulier Shannon Walker. Elle possède des diplômes en physique et astrophysique, a été contrôleuse de vol sur le programme des navettes spatiales, a travaillé dès 1995 sur la conception de l’ISS et elle a volé à bord d’un Soyouz ET du Crew-1. Elle vient de passer le commandement à Aki. C’est aussi la 1re fois que 2 Crew Dragons sont amarrés simultanément à la Station ! Le nôtre est à l’avant et celui du Crew-1 est au zénith “.
L’image a été prise le 26 avril à 13h16, à l’aide d’un Nikon D5 muni d’un objectif de 28 mm ouvert à 16. Le Nord est à 10 heures.
Nous sommes dans le Nord du Canada et plus précisément au-dessus de l’Île Akimiski située à la pointe Sud de la baie de James, en bordure des provinces d’Ontario et de Québec. La baie de James est un golfe prolongeant vers le Sud l’immense baie d’Hudson, comprenant de nombreuses îles parties intégrante du territoire du Nunavut, bien que celui-ci soit très éloigné de cette région et situé bien plus au Nord-Ouest.
L’île Akimiski, dont la forme en demi-lune est très reconnaissable, a une superficie de 3000 km² et n’est pas habitée. Sa partie occidentale se trouve à 19 km de l’Ontario et sa partie orientale est un sanctuaire pour les oiseaux migrateurs. Elle fait partie du territoire traditionnel d’Attawapiskat. Ici le climat est de type continental froid et offre une énorme amplitude dans les températures. L’hiver débute en octobre et se termine en avril, avec une température moyenne de -23 °C. L’été commence en juin et se termine en septembre, avec une température moyenne de 17 °C.
Thomas nous offre une vue où le paysage est encore clairement englacé : la débâcle n’a pas encore eu lieu même si la glace commence à se fragmenter en d’énormes morceaux flottants et menace de s’ouvrir dans les prochaines semaines à mesure que le printemps s’avance. En juin, elle aura totalement disparu et la navigation bien que limitée pourra reprendre. Ainsi toutes sortes d’embarcations pourront desservir les quelques villages de la côte…
Gilles Dawidowicz, président de la Commission de Planétologie
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Crédit image : ESA/NASA–T. Pesquet