Asteroid Day – 30 juin 2025 : 11 prévisions d’impacts d’astéroïdes en 17 ans !
C’était il y a maintenant un peu moins de 17 ans : le 6 octobre 2008, à 06h 39 min TU, Richard A. Kowalski (Catalina Sky Survey) découvrait un astéroïde avec le télescope de 1.5 m de diamètre du Mont Lemmon. L’astronome, de même que l’observatoire étaient coutumiers de ce genre d’événement, puisque l’objectif de ce programme de surveillance était de détecter les astéroïdes géocroiseurs.
Ce dont ils étaient moins coutumiers, c’est que pour la première fois depuis l’histoire de l’humanité, un astéroïde, 2008 TC3, était découvert dans l’espace interplanétaire AVANT qu’il ne pénètre dans l’atmosphère terrestre. Car immédiatement après sa découverte, les doutes n’étaient plus permis : 2008 TC3 était sur une trajectoire de collision avec notre planète, 20 heures et 5 minutes après sa découverte. Le temps de lancer des alertes pour essayer d’affiner la trajectoire de l’astéroïde, calculer la zone d’entrée atmosphérique, et alerter les autorités de l’imminence de l’événement, dans une zone géopolitiquement sensible.
Et le 7 octobre 2008, à 02h 45min TU, des satellites et caméras (parfois situées à plus de 700 km du bolide) enregistrèrent le flash lumineux témoignant de l’apparition d’un météore au-dessus du désert de Nubie, au Nord du Soudan. Plusieurs semaines plus tard, une campagne de recherche de météorites était menée par Peter Jenniskens, aboutissant, au bout de quelques jours, à la découverte de 10.5 kg de météorites achondritiques de type uréilite : la météorite de Almahata Sitta !
Figure 1- Bolide associé à l’entrée atmosphérique du petit astéroïde 2023 CX1, au-dessus de la Normandie, le 13 février 2023, 02h 59min TU. Crédit : Simon Anghel
Cette histoire s’est depuis répétée 10 fois, mais sur tous ces événements, seuls 4 ont abouti à des trouvailles de météorites : 2008 TC3 avec les météorites de Almahata Sitta, puis 2018 LA, et les météorites achondritiques de type HED, découvertes à la frontière entre l’Afrique du Sud et le Botswana, et enfin les deux dernières chutes européennes : les météorites de Saint-Pierre-le-Viger (France, chondrites de type L5-6, associées à 2023 CX1) et de Ribbeck (Allemagne, achondrites de type aubrite, associées à 2024 BX1). Les autres fragments d’astéroïdes sont quant à eux soient tombés au fond des mers et océans (2014 AA, 2019 MO, 2022 EB5, 2024 RW1, 2024 UQ), des lacs (2022 WJ1) ou dans des zones à l’accès compliqué (2024 XA1).
L’année 2024 signe pour l’instant un record, avec 4 astéroïdes découverts avant collision au cours de l’année (le record précédent datait de 2022, avec deux occurences). Nul doute qu’avec l’amélioration des performances des programmes de surveillance, et la réactivité gagnée dans le suivi rapide de ces objets pour lesquels on ne dispose que de quelques heures pour affiner leur trajectoire avant une fin atmosphérique sous forme de météores, de nombreuses découvertes du même type sont à venir. Même si pour l’instant, en 2025, aucune découverte n’a encore été faite. Mais ce n’est probablement qu’une question de semaines…
Karl Antier