Journée mondiale des astéroïdes 2025
Commémoration de l’événement du 30 juin 1908 en Sibérie
Au matin du 30 juin 1908, soit le 17 juin du calendrier julien en vigueur dans toute la Sainte Russie, une énorme boule de feu a traversé le ciel de la Sibérie centrale. Elle a explosé à 7 h 13, heure locale, à une altitude estimée entre 5 et 10 km, à 63 km au nord-nord-ouest du village de Vanavara, au-dessus de la rivière Toungouska pierreuse, ainsi nommée en raison d’une partie de son cours souterrain enfouie sous une couche rocheuse. Lieu de l’événement : 60° 54′ 50″ Nord, 101° 53′ 53″ Est.
Zone 1 (R = 20 km) : forêt détruite (rouge) Zone 2 R = 100 km) : dégâts, brûlures, animaux morts (orange) Zone 3 (R = 1 500 km) : bruit de l’explosion (dégradé bleu). Auteur : Denys (fr) historicair sous licence Attribution 3.0 Unported. -Source Wikipédia, Creative Commons Attribution 3.0 Unported license.
Un témoin situé à Vanavara a vu les fenêtres d’un bâtiment se briser, les portes se détacher et a été projeté par le souffle de l’explosion à environ sept mètres de l’endroit où il coupait du bois. Cette région est heureusement très peu peuplée et est occupée par les Toungouses, des éleveurs de rennes nomades. Il convient également de noter que les rennes ont été les seules victimes à déplorer. L’explosion est enregistrée comme un séisme de magnitude 4,5 à 5 à 7 h 17 min 11 s par l’observatoire géomagnétique d’Irkoutsk, situé à mille kilomètres de là. La forêt a été détruite sur plus de vingt kilomètres à la ronde. 60 millions d’arbres furent rasés par le souffle de l’explosion, qui sema la désolation sur plus de 100 km. L’explosion fut entendue jusqu’à un rayon de 1 500 km. Sa puissance est estimée à 1 000 fois celle de la bombe d’Hiroshima, soit environ 15 mégatonnes. De multiples incendies se déclenchèrent, détruisant les forêts pendant plusieurs semaines. Un tourbillon de cendres et de poussières se forma et se déplaça jusqu’en Espagne sous l’effet des courants atmosphériques, ce qui provoqua des halos dans la haute atmosphère de toute l’Europe. Des couchers de soleil particulièrement colorés, ainsi qu’une forte luminosité nocturne, furent observés pendant plusieurs jours en Europe occidentale, à tel point que l’on pouvait lire les journaux au milieu de la nuit ! Les scientifiques de l’époque pensèrent à une éruption volcanique comme celle du Krakatoa en 1883, qui aurait dispersé d’énormes quantités de poussière et de cendres dans l’atmosphère, provoquant ces mêmes phénomènes lumineux. La situation politique de l’époque est très perturbée suite à la révolution avortée de 1905. Les recherches visant à découvrir ce qui s’est passé dans la taïga ne sont pas prioritaires.
Leonid Alexeïevitch Kulik, minéralogiste russe, chercheur sur l’événement de la Toungouska. 1929, avant son départ pour l’expédition. Auteur : Evgueni Leonidovitch Krinov (décédé), membre de l’expédition sur le site de l’événement de la Toungouska. Cette oeuvre est dans le domaine public en Russie, conformément à l’article 1281 du Code civil de la Fédération de Russie et aux articles 5 et 6 de la loi n° 231-FZ de la Fédération de Russie du 18 décembre 2006 (loi d’application du livre IV du Code civil de la Fédération de Russie). Source : Wikipédia
Timbre à l’effigie de Leonid Kulik émis en 1958. Source : Wikipedia
C’est en 1927 qu’un minéralogiste, Leonid Kulik, entreprit la première expédition scientifique sur le site de l’explosion, sans toutefois découvrir la zone d’impact. Il y découvrit une forêt complètement dévastée, les arbres se trouvant dans la direction opposée à celle de l’impact présumé, comme le montre cette photo.
Photographie prise au cours de l’expédition Kulik en 1929, Événement de la Toungouska. Des arbres ont été abattus et brûlés sur des centaines de kilomètres carrés par l’impact de la météorite de la Toungouska. Cette image est recadrée à partir de l’original, prise en mai 1929 lors de l’expédition Leonid Kulik en 1929. (En principe, on parle de météorite lorsque l’objet a atteint le sol…) Cette oeuvre se trouve dans le domaine public en Russie conformément à l’article 1281 du Code civil de la Fédération de Russie, aux articles 5 et 6 du Loi n° 231-FZ de la Fédération de Russie du 18 décembre 2006 (loi d’application du livre IV du Code civil de la Fédération de Russie). Auteur : Leonid Kulik, l’expédition de l’événement de la Tougouska (décédé). Source : Wikipédia.
Des expéditions furent également organisées jusqu’à très récemment. Mais de météorite et de cratère… point ! Et ils ne seront jamais découverts. Voici une vue satellite actuelle de la zone d’impact. La nature a repris ses droits.
Des expéditions furent également organisées jusqu’à très récemment. Mais de météorite et de cratère… point ! Et ils ne seront jamais découverts. Voici une vue satellite actuelle de la zone d’impact. La nature a repris ses droits. La seule preuve attestant de la présence d’un corps céleste est l’identification de poussières de météorite dans des échantillons prélevés en 1927, et analysés seulement en 1957. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas encore affirmer la nature de cet objet, à l’origine de l’impact le plus important que la Terre ait subi depuis l’apparition de l’Homme. L’hypothèse d’un noyau cométaire ne peut être rejetée. D’après de récents travaux de modélisation d’impact, il semble qu’un corps rocheux d’environ 50 mètres de diamètre soit arrivé à 20 km/s et se soit désintégré à 10 km d’altitude, libérant l’énergie de 8 400 bombes d’Hiroshima, près de deux fois et demie la puissance de la super bombe H soviétique « Tsar Bomba » des années 1960. Si l’objet avait explosé au-dessus d’une capitale, celle-ci aurait été dévastée par l’effet de souffle. Ceci reste une hypothèse, et l’événement de la Toungouska garde jalousement son mystère, qui a donné lieu aux spéculations les plus exotiques : trou noir, antimatière et, pour couronner le tout, la théorie obscure de l’écrivain soviétique Alexandre Kazantsev, qui a vu l’explosion d’un vaisseau extraterrestre à propulsion nucléaire dans son ouvrage « Le Messager du Cosmos ». Le Martien, traduction Louis Gaurin et Victor Joukov. Éditions en langues étrangères, Moscou 1946 ! Les données et hypothèses scientifiques citées par l’auteur ont été discutées à la Société astronomique de Moscou le 20 février 1948. Dans la presse, la controverse perdure encore aujourd’hui.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89v%C3%A9nement_de_la_Toungouska
https://fr.wikipedia.org/wiki/Leonid_Koulik
https://www.pourlascience.fr/sd/astronomie/le-mystere-de-toungouska-2044.php
https://antredelacuriosite.wordpress.com/2022/12/07/alexandre-kazantsev-bio/
IMPACTS MAJEURS, Philippe Thomas, Interface édition, avril 2002 – Préface d’Alain Carion
Patrice Guérin.
-Membre du CIRIR- Centre International de Recherche et de Restitution sur les Impacts et sur Rochechouart.
-Membre de la Commission Météores, météorites, Impactisme de la SAF – Société Astronomique de France.
-Membre de la SAT – Société Astronomique de Touraine.
-Référent Vigie Ciel ASTROLYS, 85120, La Chapelle-aux-Lys.