Hommages à Bernard Chabbert (1944-2022)
L’immense journaliste Bernard Chabbert, compagnon de route de la Société astronomique de France notamment dans les années quatre-vingt, a pris son dernier envol le 15 décembre 2022, à l’âge de 78 ans. La communauté aérospatiale est bien triste depuis. Nous avons récolté ci-après quelques hommages en la mémoire de celui qui inspira des générations de Français et fut un confrère, un camarade, un ami pour certains d’entre nous. Nous adressons à ses proches nos condoléances les plus sincères.
Crédit : Association des Amis du Musée de l’Air
Inimitable
L’inimitable Bernard Chabbert, la plume – entre autres – de L’homme-fusée et de Spatiale première, la voix des salons du Bourget et de bien d’autres meetings aériens, le Monsieur Pégase sur France 3, l’heureux propriétaire d’un sublime Lockheed L-12 Electra (qui a servi en 2009 pour le film Amelia retraçant la vie de l’aviatrice américaine Amelia Earhart), n’est plus. Nous comptions lui remettre le prix Marius Jacquemetton 2022 de la Société astronomique de France, mais la Grande Faucheuse nous aura privés de ces retrouvailles. Notre dernière opération commune, en avril 2020 (en distanciel, Bernard Chabbert vivant en Gironde), avait été l’occasion de célébrer à nouveau l’incroyable mission Apollo 13 vers la Lune, dont notre ami fut un témoin privilégié depuis le centre de contrôle de la Nasa à Houston, en avril 1970, alors qu’il débutait sa carrière de journaliste sur Europe n°1.
C’est d’ailleurs pour les trente ans d’Apollo 13 que j’avais fait connaissance avec ce formidable conteur, que nous avions invité au musée de l’Air et de l’Espace du Bourget avec son directeur de l’époque, le général Alban, pour participer à une conférence mémorable, aux côtés de Christian Lardier, Charles Frankel, Christophe Bonnal et Jean-Jacques Favier. Bernard m’avait aussitôt tutoyé. J’en avais évidemment profité pour lui faire signer mon exemplaire de Spatiale Première (l’un des premiers livres sur l’espace à avoir rejoint ma bibliothèque de jeune passionné, en 1982), sur lequel il avait ajouté un croquis d’une Soyouz au décollage, remplissant toute la page de garde. A l’image du personnage : généreux.
Nous lui avions également fait la proposition en novembre 2001 de venir animer une belle table-ronde consacrée au Concorde (qui venait de reprendre ses vols commerciaux), avec Audouin Dollfus, Michel Dupont, Philippe Gras, Pierre Guillermier, Pierre Léna et Christian Tilatti… et je me souviens que son introduction, évidemment passionnante, avait duré près d’une vingtaine de minutes : à peine la soirée démarrait que nous nous demandions si nous serions en mesure de respecter le cessez-le-feu réglementaire du musée !
Nous nous sommes régulièrement croisés depuis, je ne manquais pas souvent l’occasion d’aller le saluer dans sa cabine de commentateur du salon du Bourget, et c’était toujours un moment aussi agréable qu’instructif. Pas sûr que l’on retrouve de sitôt un tel passeur, accessible, d’une extrême gentillesse et d’une verve sans nulle autre pareille…
Pierre-François Mouriaux
Président de la commission Astronautique et Techniques Spatiales
GRAND MERCI Bernard
Bernard Chabbert nous manquera beaucoup. Pour nombre d’entre nous, c’était un ami fidèle, un formidable organisateur, un pilote exceptionnel, et accompagné d’une famille aimante avec sa dynamique épouse Eve et son fils Antoine, pilote lui aussi. Bernard était devenu un spécialiste des vols spatiaux habités à l’occasion de sa couverture de la mission Apollo 13 à Houston pour Europe 1. Il faisait partie des rares journalistes qui n’avaient pas déserté Mission Control au moment même de l’incident et il a pu réagir en direct du “Houston, we’ve had a problem”. Cela a été un formidable moment pour lui qui lui a permis de se faire connaître en France et aussi de se faire de vrais amis de nombre de marcheurs lunaires comme Alain Bean, Edgar Mitchell, Jim Lovell, Dave Scott, Jim Irwin, John Young, Charlie Duke et Gene Cernan. Il a pu – fait exceptionnel – être invité, lors des autres vols Apollo, à tester le simulateur du LM à Houston pour des alunissages. A ce titre, il est le seul pilote d’avion privé et journaliste au monde à avoir engrangé cette expérience de pilotage du LM. Moi-même, passionné d’Apollo et rentrant des États-Unis, il m’a contacté pour l’aider à monter les manifestations “astro” et spatiales et les conférences des festivals aéronautique-espace de Méribel et de Megève pour la SAF. Ce furent d’extraordinaires moments pour les jeunes comme moi, et je lui dois beaucoup car, outre l’apprentissage d’organisation d’événements, il m’a permis de passer de longues soirées de discussions avec ses amis astronautes américains et français, dont Jean-François Clervoy, avec qui j’ai pu monter ensuite nombre de conférences. Bernard était humainement très attachant, toujours dans l’écoute et attentif à ce que tous dans son équipe puissent avoir leur part de responsabilité et de reconnaissance. C’est un personnage grand et valeureux que nous allons tous vivement regretter. Un exemple aussi pour tous ceux qui, comme lui, se lancent dans l’organisation de meetings aériens et de festivals.
GRAND MERCI Bernard pour tout : nous te devons beaucoup ! Tu rejoins le Ciel, mais ce n’est pour toi que de monter un peu plus haut…
Olivier de Goursac
Secrétaire Général-Adjoint de la Société astronomique de France
Un sacré bon compagnon de voyages
La vie nous quitte et c’est bien triste de voir Bernard partir dans les premiers… Toutes mes condoléances les plus sincères à la famille de Bernard qui a été, dans nos jeunes années, un sacré bon compagnon de voyages !
Patrick Baudry
Astronaute
La force tranquille
J’ai connu Bernard Chabbert juste après la sélection des astronautes de 1985.
Il m’est apparu tout de suite comme un homme de grande classe et un grand défenseur des vols habités et de l’aviation.
Il faisait ses commentaires avec beaucoup de minutie et beaucoup d’émotion, et savait transmettre la bonne info avec la bonne tonalité.
Pour certains hommes politiques, on a utilisé le qualificatif de « la force tranquille ».
Je pense que ce qualificatif s’applique très bien à Bernard qui, tel un grand peintre, a été très aimé de son vivant et sera extrêmement regretté après son départ.
Michel Tognini
Astronaute
Un grand frère de l’air et de l’espace
Dès notre première rencontre peu après la sélection d’astronautes de 1985, je voyais Bernard comme un grand frère de l’air et de l’espace qui contribuait par sa passion, ses talents de journaliste et de conteur, à donner l’envie irrésistible de s’impliquer dans ces aventures humaines. Car c’est l’humain qui comptait avant tout pour lui. Grâce à lui ou avec lui, j’ai vécu des expériences et des rencontres passionnantes, vol en T6 avec Jack Krine, en Stearman avec son fils Antoine, des interviews ou reportages sur plusieurs missions spatiales et sur le projet S38 (record du monde de saut en chute libre), le centenaire de l’aviation en Aquitaine, le lancement d’Aérostar TV, une réunion des astronautes français en novembre 2014 à l’occasion de l’anniversaire de mon premier vol spatial (photo), etc., sans compter de nombreux salons et festivals de l’air et de l’espace depuis 1985 !
Cher Bernard, tu nous manqueras toujours comme ami et compagnon de l’air et de l’espace.
Jean-François Clervoy
Astronaute
C’était Bernard
C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès de Bernard.
J’étais ce matin avec Magali Rebeaud, nous nous sommes remémorés tout ce que nous avons vécu avec Bernard, y compris lorsqu’il avait fait un accident cardiaque, j’étais alors directeur du musée de l’Air et de l’Espace.
A propos du musée de l’Air, je me souviens d’une très belle soirée, un sons et lumières que j’avais monté et qu’il avait commenté avec tout son art de raconter, en l’occurrence le sujet était la traversée de l’Atlantique par Lindbergh. Nous avons tenté ensemble deux projets qui n’ont pas abouti.
Le premier était un projet de Centre européen de culture aéronautique et spatiale à Mérignac. Nous avions monté une équipe formidable avec un architecte de Bordeaux, nous avons travaillé ensemble pendant presque deux ans.
Le second projet était un festival du film aéronautique à Bordeaux, sujet que Bernard connaissait bien après avoir fait Pégase.
Parmi bien d’autres bons souvenirs, j’avais fait une conférence à Toulouse sur le tourisme spatial et il m’avait très gentiment donné un coup de main. C’était probablement un de ceux qui connaissaient le mieux le monde de l’aviation, si je me souviens bien son papa travaillait à l’Aéropostale.
J’ai également assisté à de nombreux meetings qu’il commentait, j’ai pu rester à côté de lui pendant tout le show, en particulier au Bourget, l’ambiance était extraordinaire. Il était également un bon pilote, notamment avec son Lockheed 12 dans lequel il avait fait tout un circuit en Afrique. N’oublions pas non plus qu’il était en même temps un historien très compétent dans le domaine de l’espace ; je garde précieusement son livre sur Chrétien et Baudry dont le titre est « Spatiale Première ».
Bref, j’appréciais beaucoup Bernard, à la fois pour ses qualités professionnelles, son charisme et sa façon toujours amicale de se comporter avec moi, même si nous ne nous voyions plus très souvent.
Général Marc Alban
Ancien directeur du musée de l’Air et de l’Espace
Bernard Chabbert à la BNF en mars 2001. Crédit : Pierre-François Mouriaux
Un dîner lunaire
Comme toutes les personnes qui fréquentent régulièrement le Salon international de l’aéronautique et de l’espace au Bourget, Bernard Chabbert était pour moi une voix, la voix ! Outre son timbre aussi unique que celui d’Albert Ducrocq, outre son phrasé aussi précis qu’une montre suisse (de pilote), outre sa rigueur (presque germanique), Bernard Chabbert était pour moi une véritable légende vivante. Et c’est grâce à notre ami commun, Olivier de Goursac, que j’ai pu en faire la connaissance.
Et parmi les quelques souvenirs que je garde de cette rencontre hors du commun et de nos échanges, je me souviendrai longtemps d’un dîner lunaire, en juin 2009 au soir d’une journée bien remplie au Salon du Bourget. C’était en famille, dans un célèbre restaurant sur l’île de la Jatte, avec Dave Scott le septième Moonwalker, l’astronaute de la NASA ayant volé à bord de Gemini 8 (avec Neil Armstrong), d’Apollo 9 et d’Apollo 15. Dave était accompagné ce soir-là de son épouse, moi de la mienne, de notre fille et de mon père. Olivier était avec nous, et Bernard avait organisé ce dîner privé. La soirée fut mémorable. Dave nous raconta son épopée fantastique et son vol rocambolesque avec Armstrong, et Bernard, qui le connaissait de longue date, lui posa de nombreuses questions particulièrement précises. Nous étions ébahis, et pour ma part, je m’efforçais de poser des questions sur les paysages énigmatiques de notre satellite… La soirée se termina par une séance photo et quelques dédicaces amicales. Nous avons eu la sensation de vivre un rêve éveillé grâce à Bernard et Olivier.
Gilles Dawidowicz
Vice-président de la Société astronomique de France
Une grande figure de l’ère spatiale
Bernard Chabbert était une grande figure de l’ère spatiale.
Il fait partie de cette belle période des pionniers et son rôle, en tant que journaliste avisé et grand connaisseur, a été important pour la promotion de l’espace en France.
Sa disparition m’attriste beaucoup.
Au revoir Bernard et encore merci pour ce beau travail qui a permis d’enthousiasmer la jeunesse.
Louis Laidet
Premier directeur de la communication du CNES
Une sorte de « Guide du routard »
Dans mes fonctions de responsable du service de presse du CNES pendant 30 ans, Bernard Chabbert était un correspondant militant, particulièrement impliqué dans la « conquête de l’espace » et le rôle de la France à cet égard.
Nous avions collaboré pour la réalisation d’un ouvrage dont il est l’auteur : Spatiale Première, sur le Premier Vol Habité d’un français en 1982. Cet ouvrage, paru chez Plon, est une véritable Bible sur la mission d’un de nos spationautes à bord de la station spatiale soviétique Saliout 7 (Jean Loup Chrétien titulaire, Patrick Baudry doublure) .
Publié avant le vol, il abordait tous les aspects de cette mission scientifique et technique. C’était une sorte de « Guide du routard » sur la machinerie (spatiale soviétique) pour tous les journalistes, et tout spécialement les journalistes français qui suivirent le vol (Cité des Etoiles, centre d’entraînement, base de lancement de Baïkonour, centre de contrôle du vol TSOUP et site d’atterrissage) .
Daniel Metzlé
Ancien chef du service de presse du CNES
Un homme du verbe
« Au commencement était le Verbe. »
Que Jean, l’auteur sacré qui a un aigle pour symbole, ne m’en veuille pas de lui emprunter l’une de ses plus célèbres phrases inspirées pour rendre hommage à Bernard Chabbert. Bernard n’a-t-il pas été un véritable homme du verbe ? Qu’il prenne sa plume ou un micro, il a mis son verbe, généreux, cultivé, coloré, enthousiaste, au service d’une unique cause : rendre compte et, mieux encore, donner vie à l’une des plus extraordinaires aventures menées par les humains, la conquête de l’air et de l’espace.
Comme des centaines de milliers de spectateurs, c’est au cours d’une manifestation aérienne, sans doute le salon du Bourget, que j’ai entendu pour la première fois la voix de Bernard ; il décrivait, je crois me rappeler, les figures d’un de nos champions de voltige aérienne. Quelle voix ! La puissance de son verbe était telle que, parfois, je finissais par croire que les pilotes et leurs avions ne faisaient que suivre ses commentaires, qu’ils n’existaient que grâce à la magie de sa voix. J’aime dire que nous, les humains, n’explorons jamais que les territoires que nous avons d’abord imaginés ; j’aime croire que cette idée se révèle exacte pour les conteurs de la trempe de Bernard.
D’autres, pour l’avoir connu plus longtemps que moi, décriront l’allure, le style, le panache de celui qui portait cette voix, qu’animait ce verbe. Mémorable, inoubliable.
Depuis son origine, le milieu de l’air et, dans une moindre mesure, celui de l’espace ont inspiré, alimenté l’alliance de l’aile et de la plume. Nous connaissons la tradition des pilotes-écrivains parmi lesquels s’illustrent les Français ; Bernard est l’un des leurs depuis fort longtemps déjà, en y ajoutant, je me répète, son verbe.
Ne nous contentons pas de le remercier ; tâchons de porter nous aussi ce qu’il ne cesse de partager et de défendre, le bonheur de voler.
Jacques Arnould
Expert Éthique au CNES
On ne pouvait qu’aimer l’aviation et l’espace avec Bernard
La voix des Salons du Bourget de ma jeunesse n’est plus ; la voix des meetings aériens (La Ferté-Alais surtout pour moi) n’est plus. Bernard Chabbert nous a quittés le 15 décembre.
C’est d’abord par sa voix que j’ai connu Bernard. Cette voix qui vous plongeait au cœur même des meetings. Oh, pas un simple descriptif de ce qu’on voyait, mais une plongée profonde dans l’aéronautique au plus près des machines et des hommes !
Bernard vous faisait aimer l’aviation, même si vous n’y connaissiez rien. À coup de superlatifs, à coup d’anecdotes, à coup d’histoires de pilotes et de machines, vous ne faisiez plus qu’un avec le spectacle qui se déroulait devant vos yeux ! Amoureux de l’aviation, amoureux de l’espace, Bernard avait organisé dans les années 1980 le formidable Festival d’Aviation et d’Astronautique de Méribel. C’est là que j’ai rencontré cette voix pour la première fois ! Et ça été un moment extraordinaire pour le gamin que j’étais. La Voix était aussi un homme ! Ça peut surprendre de dire cela comme ça, mais il était aussi charmant que sa voix était chaleureuse.
Au fil des années, j’ai assisté à de très nombreux meetings, à de très nombreuses rencontres et conférences où nous avons longuement échangé sur le spatial, l’aéronautique, sur ses émissions Pégase, AérostarTV. Il était toujours en mouvement, en déplacement, avait mille projets… et commentait toujours les meetings avec autant de régal, de poésie. Et oui, il avait un style poétique bien à lui, alliant histoires, musiques, prose, anecdotes, livres…
On ne pouvait qu’aimer l’aviation et l’espace avec Bernard !
Merci à vous, merci pour tout.
Stéphane Sébile
Secrétaire de la commission Astronautique et Techniques Spatiale
Un rendez-vous raté
Comme tout passionné d’aviation et d’espace, je connaissais Bernard Chabbert au travers de son magazine Pégase sur France 3 et au travers de ses livres, dont celui sur Ariane, qui m’a beaucoup servi pour mon site.
Je l’ai entendu au Salon du Bourget, il était venu commenter un meeting aéronautique sur Gap, il y a quelques années, mais on ne s’est jamais rencontrés.
On croit toujours que nos idoles sont éternelles, encore un rendez-vous raté…
Didier “Capcom” Capdevila
Webmaster du site Capcom Espace
Une mémoire qui s’efface
C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la disparition de Bernard Chabbert. J’ai toujours admiré son travail de journaliste spécialisé en aéronautique et astronautique. Il est une grande référence en ces domaines. Ces dernières années, j’ai eu plusieurs fois l’occasion d’animer des débats et de faire des conférences en duo avec Bernard sur les missions Apollo. Nous étions tous les deux sur la même longueur d’onde pour raconter les extraordinaires aventures des hommes qui ont marché sur la Lune, les moonwalkers, qui représentent le summum pour les passionnés d’astronautique.
Bernard était quelqu’un d’extrêmement sympathique, d’extrêmement érudit en matière d’aviation et d’exploration spatiale, et d’extrêmement talentueux pour raconter les machines et les exploits de ceux qui s’aventurent dans le ciel et dans l’espace. Nul autre que lui avait le savoir-faire pour raconter ce qu’est L’appel du large (le titre de l’un de ses meilleurs documentaires). Ses ouvrages et ses documentaires sont un savant cocktail de technique et de poésie. Il était la voix d’Apollo et une source d’innombrables anecdotes sur les astronautes qu’il avait côtoyés de très près pendant ses séjours à Houston, pour couvrir les missions lunaires pour Europe 1.
Rencontrer et travailler avec Bernard étaient toujours un immense plaisir et un privilège.
Avec sa disparition, c’est une mémoire du monde de l’aéronautique et de l’astronautique qui s’est effacée. Il avait encore beaucoup de choses à partager avec nous. C’est une très grande perte pour nous tous.
Mes pensées vont à Eve, son épouse, et à Antoine, son fils.
Serge Chevrel
Astronome à l’IRAP
Un gentleman et un journaliste hors-pair
C’est Bernard Chabbert, avec qui nous avions organisé une table ronde sur Apollo, il y a quelques années, était un gentleman et un journaliste hors-pair, toujours chaleureux et prêt à nous faire partager sa passion du ciel et des étoiles.
Un excellent collègue qui va nous manquer !
Frédéric Castel
Journaliste scientifique
Parmi les grands journalistes spatiaux de l’audiovisuel français
J’avais rencontré Bernard Chabbert pour la première fois à Moscou lors du Premier vol habité (PVH) de Jean-Loup Chrétien en juin 1982. Pour ma part, j’étais membre du Cosmos Club de France d’Albert Ducrocq et j’avais réussi à me faire accréditer auprès du Cnes, de Daniel Metzlé plus précisément, pour suivre le vol depuis Moscou : mon voyage incluait la visite de la Cité des Étoiles, du Centre des direction des vols (Tsoup), d’instituts comme l’IKI et l’IMBP, etc. Pour le lancement, j’étais devant un écran au centre de presse du ministère des affaires étrangères (MID), Zoubovsky Boulevard. Mais pour le rendez-vous et l’amarrage, j’étais au Tsoup où j’ai rencontré Bernard. Il travaillait pour Europe n°1, comme Albert Ducrocq, et nous avons rapidement sympathisé. Il m’a alors offert les deux livres qu’il avait publié à cette occasion : « L’Homme-fusée » sur les vols habités américains (ré-édité chez Privat en 2017) et « Spatiale Première » sur le vol franco-soviétique PVH (il s’agissait de propos recueillis auprès de Chrétien et Baudry lors de séjours à la Cité des Étoiles pendant la préparation des spationautes). Ensuite, j’ai revu Bernard à de très nombreuses occasions aéronautiques et spatiales, notamment lors de mes visites au meeting aérien de La Ferté-Alais et au Salon du Bourget. J’ai le souvenir récent d’être monté, avec Magali Rebeaud, dans sa tour d’où il faisait les commentaires au Salon du Bourget. Et j’ai le souvenir du dernier meeting de la Ferté-Alais, où j’ai rencontré Gérard Feldzer et Magali Rebeaud, et où j’ai entendu pour la dernière fois sa voix. Le 12 avril 2020, il était présent à la Yuri’s Night organisée par Laurence Honnorat (Ideas in science) en distanciel et j’avais trouvé qu’il avait pris un « gros coup vieux ». Dans l’hommage rendu à Albert Ducrocq en juillet 2021 pour le 100e anniversaire de sa naissance, il avait raconté sans détours la façon dont Albert avait été « remercié » d’Europe n°1, une histoire lamentable que je connaissais, mais que je n’avais pas eu l’occasion de rendre publique. Parmi les grands journalistes spatiaux de l’audiovisuel français, on compte François de Closets, Jean-Pierre Chapel, Albert Ducrocq, Jacques Tiziou, Gérard Feldzer (émission « Le Bar de l’escadrille » de Pierre Lambert et Gérard Feldzer sur Antenne 2 en 1985, « Un ticket pour l’espace » diffusé sur France 2 en 1988), Bernard Chabbert (émission « Pégase » sur France 3 en 1992/96, chaîne Aerostar TV en 2015, etc).
Toutes mes condoléances à sa famille.
Christian Lardier
Ancien chef de la rubrique Espace à Air & Cosmos