Lac Nasser et lac de Nubie
Thomas Pesquet nous propose une nouvelle vue prise depuis l’ISS, en postant sur les réseaux sociaux ce cliché avec le commentaire suivant : “Le Dragon n’est pas le seul vaisseau amarré au navire amiral qu’est l’ISS. Les Soyouz (c’est le vaisseau qui m’a amené la dernière fois) effectuent toujours des rotations régulières d’équipage. Celui que vous voyez à gauche de la photo est arrivé avec à son bord Oleg, Pëtr et Mark. Et le Cygus, au centre, nous ravitaille, en tout ce dont nous avons besoin pour assurer la mission. On voit ici ses panneaux solaires circulaires qui se découpent face à la vitre principale de la Cupola”.
L’image a été prise le 27 avril à 09h40, à l’aide d’un Nikon D5 muni d’un objectif de 28 mm ouvert à 16. Le Nord se situe vers 11 heures.
Nous sommes entre le Sud de l’Egypte et le Nord du Soudan. On distingue dans le haut du cliché le début du lac Nasser, alias le lac de Nubie. Ce lac artificiel possède en effet deux noms : lac Nasser pour les Egyptiens et lac de Nubie pour les Soudanais. Photographié à maintes reprises par Thomas Pesquet et toujours aussi beau à contempler depuis l’espace, ce lac artificiel tranche radicalement dans ce paysage saharien. C’est là que la frontière tirée au cordeau entre les deux pays et qui passe par le 22è parallèle, fait un écart significatif en formant une bande étroite dirigée vers le Nord au niveau du lac : c’est un genre de panhandle invisible !
A plus de 400 kilomètres d’altitude, les paysages du Sahara sont aussi somptueux qu’au sol. Ce vaste désert offre en réalité aux voyageurs une multitude de paysages différents, en même de milieux désertiques différents. On y trouve des regs, des ergs, des oasis, des canyons, des hamadas et des plateaux, des volcans, des mesas, des cratères d’impact, des lacs en eaux, des lacs asséchés, des champs de dunes aux formes variées, des hautes montagnes, des profondes vallées, des milieux karstiques, des gueltas, des chotts, des sebkhas, des oueds, des zones humides, des zones arides…
On y trouve également une faune extrêmement riche et variée qui malgré les rudesses du climat fait bien plus que survivre et réussit à s’épanouir ! Bref, le Sahara est une invitation aux voyages…
Gilles Dawidowicz, président de la Commission de Planétologie
Crédits : ESA/NASA–T. Pesquet
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