Piton des Neiges et Cirque de Cilaos
Thomas Pesquet nous propose une vue peu classique de l’île de la Réunion, avec le commentaire suivant : “ Le sud-ouest de la Réunion avec la côte et le cirque de Cilaos. J’ai eu la chance d’y aller une fois – quelle énergie sur cette île, un vrai paradis pour les fans de sport ! ”.
L’image a été prise le 28 mai 2021 à 08h07, à l’aide d’un Nikon D5 muni d’un objectif de 400 mm ouvert à 8. Le Nord se situe vers 04 heures.
Nous sommes en effet dans la partie Ouest de l’île, au-dessus du cirque de Cilaos et du célèbre Piton des Neiges.
En géomorphologie, un cirque est une structure volcanique ou glaciaire concave, le plus souvent circulaire formant une vaste dépression dont les parois sont abruptes. Le cirque de Cilaos (du nom de la ville thermale située au centre de l’île) est une structure quasiment circulaire de 11 km de diamètre, située au Sud du sommet du piton des Neiges (3.069 m). Cette dépression est entourée de falaises abruptes dont le commandement (la hauteur) varie de 100 à 1.000 mètres ! L’ensemble forme le point culminant de l’île, de l’archipel des Mascareignes et se trouve parmi les plus hauts sommets de l’Océan Indien.
Il est frappant de voir qu’à l’intérieur du cirque de Cilaos, le relief s’organise en plateaux incisés très efficacement par quelques rivières que l’on voit très bien sur le cliché de Thomas, dont le Bras de la Plaine, le Bras de Cilaos, le Bras de Benjoin et le Bras de Saint-Paul. Ici les précipitations pluvieuses sont particulièrement abondantes, et la pente aidant, le ruissellement est très fort, ce qui participe à une érosion efficace voire même agressive !
Notez également les crêtes, remarquablement identifiables sur le cliché : il est amusant de constater que certaines lignes de crêtes sont soulignées par les nuages stoppés temporairement par ces reliefs…
Quant à la ville de Cilaos, elle est connue pour ses thermes et ses sources chaudes bien que le volcan ne soit plus actif depuis 12.000 ans au moins. On remarque que toute la région est arborée et que d’épais massifs forestiers recouvrent les versants, les sols étant riches et fertiles…
Enfin, il est notable de voir les aires urbaines longer (pour ne pas dire ronger) la côte : ainsi Saint-Pierre (en haut à gauche), Le Tampon, Entre-Deux, Pierrefonds, Saint-Louis, L’Etang Salé, Piton Saint-Leu au centre et Saint-Leu à droite défigurent ce paysage fabuleux. En 1961, l’île comptait moins de 350.000 habitants ; 60 ans plus tard, elle approche les 900.000 âmes. Ici aussi, la pression démographique engendre des activités humaines qui font pression sur les écosystèmes et sur les paysages.
Pour finir, notez à gauche du cliché la belle confluence formée par le Bras de Cilaos et le Bras de la Plaine : en se rejoignant, ils donnent naissance à la rivière Saint-Etienne dont l’embouchure ressemble à un delta comblé de sédiments dans lesquels plusieurs chenaux méandrent jusqu’à l’océan.
Gilles Dawidowicz, président de la Commission de Planétologie
Crédits : ESA/NASA–T. Pesquet
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