À Paris, quand un amour fleurit…
Gilles Dawidowicz
Le 1er mai 2017, Thomas Pesquet a posté cette vue de Paris, avec le commentaire suivant : « Enfin un passage au-dessus de Paris en journée, le weekend et par beau temps ! La ville rentre à peine dans mon cadre… Chacun y trouvera j’espère sa rue, un monument préféré, une gare de passage, des souvenirs ».
L’image a été prise depuis l’ISS le 20 avril dernier, à l’aide d’un Nikon D4 équipé d’un téléobjectif à 1 150 mm de focale. Le Nord est globalement à 12 heures. Nous sommes au-dessus de Paris, ville éternelle.
La photographie est particulièrement nette. La scène couvre environ 13 km de largeur (est-ouest) par 9 km de hauteur (nord-sud). La Ville de Paris est donc presque totalement incluse dans ce cliché où l’on aperçoit sans difficulté quasiment l’intégralité du périphérique (il en manque deux petites portions, en bas à droite et en haut).
Un zoom permet d’identifier en un coup d’oeil tous les grands monuments et points d’intérêt de la capitale. Parmi les plus célèbres, la Tour Eiffel est facile à retrouver, notamment grâce à son ombre portée (orientée vers le Nord), tout comme l’Arc de Triomphe, au centre de la Place Charles de Gaulle et en haut de l’avenue des Champs-Elysées. On trouve aussi sans chercher la Place de la Nation, celle de la Bastille et celle de la République…
L’importante urbanisation de la capitale et son peu d’espaces verts sautent aux yeux. Au delà du périphérique, on reconnaît le Bois de Boulogne (tout à gauche) et ses lacs, le Parc de Bagatelle, le Jardin d’Acclimatation, l’île aux Cèdres, ainsi que la Fondation Louis Vuitton. L’Hippodrome de Longchamps n’est pas visible. De l’autre côté, c’est la pointe du Bois de Vincennes (en bas à droite) et les manèges de la Foire du Trône, le lac Daumesnil et ses deux îles (l’île de Bercy et l’île de Reuilly) puis l’anneau très reconnaissable du Stade-Vélodrome Jacques Anquetil. Dans Paris, on retrouve le jardin du Luxembourg, le jardin des Tuileries, le jardin de la Nouvelle France, le Champ de Mars, les Jardins du Trocadéro, l’Esplanade des Invalides, le Parc Monceau et le jardin des Plantes… Curieusement, le Parc Montsouris semble invisible ou presque. On reconnaît aussi quelques grands cimetières, dont les plus célèbres sont sans conteste le Père Lachaise, le cimetière du Montparnasse et celui de Montmartre.
Quant aux grandes artères, elles balafrent ou irriguent (c’est selon) la capitale. Certaines sont très spectaculaires, comme le transect se terminant en trident, qui va de l’Avenue de Friedland au Boulevard Voltaire ou au Boulevard Beaumarchais, ou encore à l’Avenue de la République, en passant par le Boulevard Haussmann. Par ailleurs, il est certain que tous les Parisiens souhaiteraient des avenues comme l’Avenue Foch, assurément la plus large et la plus verte de toute la région. Un modèle du genre pour un art de vivre serein.
Pour le reste, Paris est grise bien que quelques tâches singulières colorent la scène, comme le toit rectangulaire bleu du Centre Pompidou, mais aussi les taches blanches des chantiers des Batignolles ou de la Porte de la Chapelle. On retrouve aussi le bleu de quelques piscines à ciel ouvert, et celui des bassins et pièces d’eau de parcs et jardins, ainsi que quelques rectangles rouges trahissant la présence de terrains de sport. Notez dans le haut à gauche le toit blanc très singulier du CNIT, symbole des tours du quartier d’affaires à la Défense.
Enfin, comment ne pas parler de la Seine qui serpente la capitale et la sépare en deux rives bien distinctes ? Le long fleuve tranquille devient au sortir de Paris un fleuve à méandres. On en aperçoit le premier de ces méandres sur le côté gauche de l’image, qui englobe Boulogne-Billancourt dans sa partie sud, puis le Bois de Boulogne et Neuilly. D’autres boucles suivent à l’aval jusqu’à la confluence avec l’Oise et bien au-delà encore… jusqu’à l’embouchure de la Seine, entre Honfleur et le Havre.
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Paris, vue depuis l’ISS. Crédit : ESA/NASA