EROS À JUVISY

Observations historiques de l’astéroïde 433 Eros

Camille Flammarion a fondé l’Observatoire de Juvisy il y a 130 ans et son assistant Ferdinand Quénisset y a réalisé des milliers de plaques photographiques sur des sujets astronomiques variés, de 1893 à 1947. Les plaques les plus anciennes remontent aux débuts de la photographie astronomique.

Bien qu’anciennes, ces plaques peuvent receler des informations non exploitées à l’époque, comme des petits corps dans le Système solaire. Concernant l’astéroïde Eros, plusieurs plaques ont été retrouvées lors d’un passage au périhélie. Le passage rapproché de septembre 1930 en fait partie.

Un scan très fin des plaques (jusqu’au grain de l’émulsion photographique) a permis d’explorer la zone supposée. Dans un premier temps, les étoiles brillantes à proximité servent à identifier le champ visé, sa rotation et son grossissement.

Au final, Eros est révélé sur la plaque, à l’endroit prévu. Il laisse une trace sous forme d’un petit segment, correspondant à son déplacement propre sur le fond du ciel pendant la durée d’exposition de la plaque.

La position est confirmée par des éphémérides modernes comme celles du Minor Planet Center (MPC), et démontre leur précision lorsqu’on remonte le temps. Le début et la fin du segment correspondent précisément aux heures de début et de fin de pose indiquées sur la plaque.