La classe de CM1/CM2 de Saint-Front à Rochechouart

Hier 17 mai fut une journée exceptionnelle ! Elle a été consacrée à la découverte du site de l’astroblème de Rochechouart-Chassenon, âgé d’environ 207 millions d’années, par la classe de CM1/CM2 de l’école primaire Célestin Freinet de Saint-Front dirigée par la dynamique Mélissa Autin, près de Mansle, en Charente. J’ai l’honneur d’accompagner cette classe depuis novembre 2021 dans sa démarche pédagogique placée sous le signe du système solaire, des météorites et de l’espace, sous la houlette également du projet FRIPON Vigie-Ciel dont je suis membre.
Arrivés vers 10h30 au CIRIR, Centre International de Recherche et de Restitution sur les Impacts et sur Rochechouart (photo 1), nous fûmes accueillis par Philippe Lambert, son créateur et directeur.
Après avoir défini le rôle du CIRIR, ainsi que la date et le programme du 1er congrès festival international de celui-ci, du 28 juin au 03 juillet prochains, Philippe Lambert nous présenta les notions élémentaires de reconnaissance des impacts qui ont parsemé notre Terre et notre satellite, à travers des illustrations (photo 2). Bien évidemment, notre Terre a subi les vicissitudes de son évolution à travers les milliards d’années de son existence… tectonique des plaques, érosion… contrairement à la Lune qui est restée “immuable” à sa surface, grâce à son absence d’atmosphère et d’évolution géologique. Ce fut l’occasion de découvrir ces roches particulières que sont les brèches qui se sont formées, conséquences de ces impacts (photo 2 bis).
Ensuite, nous eûmes l’occasion de participer à une expérience de simulation de cratères d’impacts selon des conditions variables de diamètre, de masse, de hauteur de chute des impacteurs qui nous étaient proposés, sur un substrat constitué de farine et de poudre de cacao (photo 3). Expérience qui captiva la jeune assemblée, divisée en deux équipes afin de collecter les résultats en fonction des caractéristiques des impacteurs (photos 4, 5, 6, 7).
Lors de ma prochaine intervention en juin prochain, ces résultats seront présentés par les élèves qui se sont vu remettre un diplôme des mains propres de Philippe Lambert !
Ce fut ensuite la découverte du Saint Graal (photos 8, 9 autodérision)… la lithothèque qui abrite les carottages extraits de la campagne de forages qui a eu lieu de septembre à décembre 2017, à laquelle j’avais été convié en septembre de cette même année, et qui a donné lieu à un article publié dans l’Astronomie en janvier 2018. Les élèves ont pu découvrir toute la richesse de la composition de ces brèches carottées (photo 10).
Il est l’heure de nous retrouver sur l’esplanade du Château pour y pique-niquer… non sans avoir déambulé dans la rue principale ainsi que devant le parvis et le porche de l’église au clocher tors, pour y observer des brèches issues de l’impact présentées par notre hôte (photo 11).
Qu’il est bon de poser son séant pour apprécier ces quelques instants de reprise de forces… et d’observer les bambins qui s’étaient naturellement installés à côté de la tyrolienne et autres jeux pour la jeunesse… livrés à eux-mêmes pendant quelques minutes ! Avant de quitter ce lieu de douce quiétude, Philippe nous présente les particularités du “promontoire” couronné d’un Crucifix (photo 12), surplombant la vallée de la Graine qui coule tranquillement quelque quarante mètres plus bas. Nous découvrons également les soubassements du château riche de ces brèches qui ont servi à sa construction (photo 13).
Il est l’heure d’aller à la découverte du plancher du cratère.
Nous empruntons la route à sens unique qui descend à la vallée de la Graine. A mi-chemin, un renfoncement à gauche de la route avec une plaque qui indique que nous marchons sur le plancher du cratère (photo 14), quelques mètres à droite de l’emplacement d’un forage obturé de 60 mètres de profondeur. Philippe s’attarde quelques minutes pour nous présenter cette particularité de “toucher” le socle hercynien d’origine (photo 15).
Nous passons ensuite une vénérable porte de ville, et nous nous dirigeons à gauche en longeant la Graine (endroit bucolique par excellence !).
Après une centaine de mètres, nous découvrons une falaise sur notre gauche, qui n’est autre qu’une des haltes principales du chemin de découverte de l’astroblème autour du Château !
Face à cette falaise, tout ce petit monde s’installe sur le gradin semi-circulaire pour écouter les explications de notre hôte. Cette falaise (front de taille) est constituée d’un mélange de différentes roches qui se sont agglomérées lorsqu’elles sont retombées, après l’impact, sous forme d’une nuée ardente (Photos 16, 17).
C’est la fin de notre magnifique journée de découverte de l’astroblème de Rochechouart-Chassenon, conclue par une belle vue du château (photo 18), et une photo souvenir de notre rencontre ! (photo 19)

Les élèves de CM1/CM2, ainsi que leur maîtresse Mélissa Autin et moi-même, remercions infiniment Philippe Lambert pour son accueil, sa gentillesse et sa disponibilité.

Pour les personnes également intéressées par l’histoire, on peut noter que la famille Rochechouart-Mortemart est l’une des plus anciennes familles de France, et que Françoise-Athénaïs de Rochechouart (de la branche de Mortemart), plus connue sous le nom de Madame de Montespan, fut une des favorites de Louis XIV.

Mon intervention en juin prochain (qui sera la dernière de l’année scolaire) sera consacrée aux cratères d’impacts. Ce sera l’occasion de prendre connaissance du travail des enfants sur les simulations d’impacts qui leur ont été présentées par Philippe Lambert, et qui les ont impressionnés.

Crédit photographique : Mélissa Autin et Patrice Guérin.

Patrice Guérin
Membre de la Commission Météores, Météorites, Impactisme de la S.A.F.
Membre de l’équipe Vigie-Ciel de la Société Astronomique de Touraine, 37, Tauxigny.
Relais Vigie-Ciel, 85120, La Chapelle aux Lys,
C.I.R.I.R ; Centre International de Recherche et de Restitution sur les Impacts et sur Rochechouart.