Le grand regroupement planétaire

Début juin, toutes les planètes du Système solaire étaient regroupées dans un angle d’environ 90°, dans le ciel du matin. Mercure, la planète la plus proche du Soleil, joue les trouble-fête en étant inobservable sous les latitudes de la France métropolitaine. En revanche, elle est bien visible sous le tropique du Capricorne.
Au fil des jours, Mercure se dégage de l’horizon et apparaît dans le ciel européen. Le 25 juin, et les quelques jours qui précèdent et suivent cette date, les conditions sont les meilleures pour embrasser d’un regard toutes les planètes visibles à l’œil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.
Les lointaines Uranus et Neptune, observables uniquement dans un instrument, se mêlent à cette guirlande planétaire. La disparition de Mercure dans les intenses lueurs du levant, début juillet, marque la fin de l’observation ce regroupement. Celui-ci présente une particularité : toutes les planètes visibles à l’œil nu sont disposées dans l’ordre naturel de leur distance au Soleil!
L’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) indique que le dernier regroupement de moins de 110° date de janvier 1984 et que le prochain se produira en 2124.

Observation matinale
Pour voir toutes les planètes, il faut se lever tôt et attendre que Mercure apparaisse proche de l’horizon. C’est la difficulté majeure : l’atmosphère doit être limpide et l’horizon est-nord-est bien dégagé. Le 23, la Lune est à proximité de Mars, le 26, très proche de Vénus et le 27 de Mercure.
La luminosité des planètes est très inégale. La plus brillante des sept planètes est Vénus, suivie de Jupiter, de Mercure et enfin, presque à égalité, de Mars et Saturne.

Positions des planètes le 25 juin vers 5 h pour un lieu situé au centre de la France métropolitaine (47° N et 3° E). Les sept planètes sont réunies dans un angle d’environ 107°. En cette période de solstice d’été, le ciel est plus clair dans les régions les plus septentrionales de l’Hexagone.
Uranus et Neptune ne sont pas visibles à l’œil nu.
Deux étoiles brillantes complètent ce beau tableau céleste : Aldébaran, proche de Mercure, et Capella.
La position des planètes et de la Lune permet de deviner l’écliptique, trajectoire du Soleil au cours de l’année, qui est en fait le plan orbital de la Terre.
© Société astronomique de France


Les 26 et 27 juin, le croissant lunaire est à proximité de Vénus et de Mercure. © Société astronomique de France

Texte et infographies : Alain Sallez